De l’ombre de la salle aux lumières de la scène, en passant par les coulisses où se murmurent les premiers vers, l’univers du théâtre est un monde en soi, une bulle hors du temps où les mots prennent vie, où les corps dansent et transmettent des émotions aussi puissantes que variées. Il demeure néanmoins une invitation à prendre du recul, à contempler, et peut-être mieux à comprendre notre condition humaine : un espace de réflexion, de questionnement et de débat.
Cette saison, nous avons voulu vous emmener dans un voyage au coeur de ce monde, où l’ordinaire côtoie l’extraordinaire, où le réel se mélange au fantastique. Nous retrouvons les trois thématiques qui nous sont chères pour guider notre exploration : “la société en maux”, “le corps dans tous ses états” et “étranger”. La “société en maux”, c’est le miroir tendu vers notre monde, ses contradictions, ses injustices, ses beautés aussi. C’est un regard critique, mais toujours empreint d’humanité, que nous portons sur notre époque et ses enjeux. Des textes forts, des interprétations vibrantes, pour questionner, interpeler, faire réfléchir.
“Le corps dans tous ses états”, c’est l’exploration de ce véhicule de l’âme qu’est notre enveloppe charnelle. C’est l’ode à la diversité des corps, à leur force et leur fragilité, à leur capacité à exprimer l’indicible.
“Étranger”, dans le sens de l’alter ego, c’est le voyage vers l’autre, vers l’inconnu, vers ce qui nous est différent et pourtant si proche. Le théâtre nous offre une plateforme unique pour explorer cette notion d’étranger, pour déconstruire les préjugés, pour célébrer la diversité. Il nous permet de comprendre que l’étranger n’est pas l’autre, mais une partie de nous-mêmes, une partie de notre humanité.
Des spectacles qui nous rappellent que nous sommes tous des citoyens du monde, des êtres humains unis par des émotions universelles. Ces trois thématiques sont les reflets d’une société en perpétuel mouvement, d’un monde qui se cherche, se perd et se retrouve : Ukraine, Israël, Palestine, Liban, Burkina Faso, Syrie, Somalie et malheureusement tant d’autres. Même si nous ne vivons pas dans les mêmes conditions, que nous sommes loin de ces conflits armés, il y a une part de nous qui est avec eux, avec nos sœurs et nos frères. La liberté est le cœur battant de notre programmation et nous la dédions à tous les êtres qui en sont injustement privés aujourd’hui. La quête incessante de liberté, l’aspiration profonde, la flamme indomptable qui illumine la Vie, la liberté de créer, d’exprimer, de ressentir, de penser est le souffle qui gonfle les voiles de notre navire. Cette saison théâtrale est une invitation à la découverte, à l’émotion, à l’ouverture. C’est un voyage au coeur de l’humain, un voyage vers l’autre, un voyage vers soi. C’est un voyage où la liberté est à la fois notre destination et notre chemin. Nous espérons que vous trouverez des propositions qui vous toucheront, qui vous interpelleront, qui vous feront rire ou pleurer, qui vous feront réfléchir ou rêver mais surtout vous offriront des moments de liberté, des instants où vous pourrez vous laisser emporter par les mots, les émotions et les idées. Que chacun de ces spectacles soit pour vous une fenêtre ouverte sur un autre monde, un autre point de vue, une autre façon de voir et de vivre. Offrez-vous la liberté de fréquenter l’Espace Koltès − Metz !
Lee Fou Messica
Quoi que nous montrions sur scène, rien ne peut être comparé à ce qui se passe dans la vie réelle. L’espoir n’est pas dans l’art, pas sur scène, mais dans le public. Une émotion peut naître en chacun, qui fait changer, même seulement une toute petite partie de sa vie, de sa façon de vivre..A l’occasion de cette 25e saison, j’ai eu envie de partager avec vous les réflexions qui m’animent lorsque je conçois pour vous la programmation.
Si la première impression que l’on a d’un spectacle est déterminante, s’arrêter à celle-ci reviendrait à se priver de l’intérêt même d’aller au théâtre ; accepter puis dépasser le « j’aime / j’aime pas » en creusant un peu nous amène assez facilement à évoquer tout ce qui est en jeu dans chaque proposition.
Le Théâtre, lieu de rassemblement, est là pour réagir, dénoncer, expliquer… pour bousculer, mobiliser, sensibiliser, éclairer (au sens du siècle des Lumières) le citoyen-spect-acteur que nous sommes pour en faire un être libre de ses choix.
Par l’expérience sensible qu’il propose, le spectacle vivant permet qu’advienne l’émotion dont parle Lars Norèn. Aussi infime soit-elle pour chacun, elle a ce pouvoir incroyable d’ouverture, de bouleversement qui rendra notre regard différent sur soi, sur l’autre – même si un seul d’entre vous est touché, à chaque représentation, c’est gagné !
Je sais bien que je me répète chaque année, alors j’ai jeté un œil en arrière pour m’assurer que je ne reniais aucun de mes choix : ce théâtre a pu être ce lieu de parole et de pensée, d’exploration de l’être, de l’âme, de soi, de l’autre que j’avais imaginé… et ceci, grâce à vous qui m’avez suivie. Je vous en remercie.
Sans vous, nous ne pouvons faire théâtre : comme notre reflet dans le miroir est indissociable de nous, l’alchimie de la représentation n’est possible que parce que le public est là.
Qui plus est, l’espoir repose sur vous, le Public, oui, vous qui lisez et faites partie de notre public, je ne sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise nouvelle mais elle permet de se dire que rien n’est perdu ou que tout reste à gagner puisque vous êtes là.
Prolonger l’aventure à vos côtés et amplifier la vocation initiale de l’Espace Koltès – Metz : une fabrique du citoyen qui est le carrefour du partage, de la mise en commun de projets, de connaissances, etc. Unique par essence, le spectacle vivant révèle la beauté, la fragilité de notre monde tout comme il dénonce l’injustice et à la volonté de nous mettre dans des cases. Il se doit, pour se faire, d’être dans la vie, et de se réinventer à chaque instant au contact des questions qui sont au cœur de notre société. Malgré les signes d’anémie que montre notre démocratie, la situation n’est pas si critique selon Michel Wierviorka qui souligne l’évolution de cette conscience collective, qui bien que malmenée, n’a pas disparu : « Je ne crois pas, contrairement à ce que pensent beaucoup, que la poussée de l’individualisme soit facteur d’oubli des autres, de déresponsabilisation collective, de désintérêt pour la chose publique. […] C’est le rapport à l’identité qui est en revanche posé. Je choisis mon identité collective, c’est cela la nouveauté. »
Ce sont bien ces différences qui nous définissent (les nôtres et celles des autres) et avec lesquelles nous devons apprendre à cohabiter pour que la fraternité et la sororité ne soient pas de vains mots. En écho à toutes ces réflexions, mon métier serait comme celui du « passeur » mais pas seulement car il a aussi vocation d’être un trublion. Vous faire voyager, rêver, vous évader mais pourquoi pas en vous apportant un regard décalé qui vous amènerait là où vous n’aviez pas osé aller jusqu’ici… L’ambition de la programmation est de contribuer à ce que chacun soit touché, ému, énervé, en colère, joyeux, pensif… mais puisse (se) découvrir, ressentir, vibrer au rythme des spectacles. Mon optimisme et ma foi en l’Humain sont bien là.
Michel Wieviorka est directeur d’études à l’école des Hautes études en Sciences Sociales (EHESS) et président de la Fondation Maison des Sciences de l’Homme (FMSH)
Lee Fou MESSICA
Il faut avoir non seulement, du talent, du courage, mais des illusions. Il faut arriver dans un théâtre avec des illusions, avec des rêves. Certains seront réalisés, d’autres vont se casser le nez, on va les remplacer par d’autres rêves, mais il faut avoir des folies dans la tête.Après une saison «presque normale», et avant d’aborder la nouvelle saison, je ressens le besoin de faire un état des lieux.
Les deux années qui viennent de s’écouler ont apporté leur lot de violences que l’on peut qualifier de sournoises – je ne souhaite pas pointer du doigt un ou des responsables, je veux juste témoigner, à mon niveau, que l’isolement contraint a été, bien que sans doute nécessaire, extrêmement violent pour nous tous et toutes : confinés, isolés, reclus, privés de contacts humains quand ce n’était pas des simples éléments vitaux et surtout d’exutoires à nos petites violences quotidiennes.
L’ensemble de la société a souffert et a été mis sous cloche, y compris le monde du théâtre considéré, assez scandaleusement, il faut le dire, comme « non essentiel ». Le public a été, ainsi, privé de spectacles vivants, de rencontres et de contacts avec les autres, donc de son essence et de sa raison d’être ; chacun, ramené à sa solitude, a dû se contenter d’ersatz virtuels, plus ou moins satisfaisants.
Mais, au sein même du marasme dans lequel nous étions plongés, nous avons pu compter sur des soutiens indéfectibles qui ont permis d’atténuer cette violence, à la fois matérielle et symbolique. Qu’ils en soient tous remerciés ici :
– MERCI à l’Université de Lorraine en premier lieu, pour son engagement sur tous les fronts et en particulier celui de la culture.
– MERCI à nos tutelles, parce que derrière un « Cerfa », le formulaire administratif réglementé, il y a des hommes et des femmes, une écoute, des échanges (même si nous ne sommes pas toujours d’accord) qui permettent de mener à bien des projets.
– MERCI à mon équipe qui a, sans relâche, trouvé des solutions pour s’adapter, maintenir du lien et rester solide, en ordre de marche, pour accomplir notre mission de Scène conventionnée d’intérêt national, et continuer à vous faire rêver. C’est ainsi qu’a pu se concrétiser, par exemple, le « Prix Bernard-Marie Koltès – prolonger le geste » ; celui-ci a permis de rêver, de rassembler, de partager, de travailler et de se projeter vers l’avenir.
– MERCI à nos partenaires – un mal pour un bien, peut-être – car la situation a obligé et permis aux acteurs culturels du territoire, notamment lorrain, de resserrer les rangs et de se regrouper, de s’associer pour œuvrer ensemble ; certes cela prend effectivement plus de temps, mais le gain en efficacité et en qualité est substantiel : aller plus loin, faire face, avancer, ne rien lâcher !
Le monde ne va pas bien et la détresse est à son comble : l’acte violent serait donc devenu le seul moyen de s’exprimer ? Entrer dans une école une arme à la main et tuer, envahir un pays et envoyer des bombes ou des missiles sur les populations, mourir parce qu’on est une femme, tuer pour des mots, pour rien…, la liste des exactions est malheureusement infinie. Je crains qu’il n’existe plus un seul endroit au monde où la violence n’est pas présente. Ce n’est « pas normal », je ne veux pas l’accepter. Je conçois que la tentation soit forte de céder au ressentiment dans un tel contexte, mais il faut résister et refuser cette violence : elle est inacceptable. Alors, même si souvent je me sens impuissante, je sais que ce n’est pas en ignorant la violence que nous pourrons la combattre, ni en lui répondant, frontalement, par une autre violence – une conduite menée selon le principe « Œil pour œil, dent pour dent », comme on dit, ne peut que mener à une impasse mortifère, elle aussi. Que faire, alors, dans une situation où tous nos repères ont quasiment disparu, ou du moins se sont estompés ? Peut-être, et sans défendre l’idée illusoire que seul le théâtre importe, REVENIR (au sens de venir à nouveau dans le lieu qui lui est consacré et de faire retour à ses origines) au théâtre, en nous rappelant, et en les actualisant, bien évidemment, les fonctions politiques et morales qu’il avait dans l’Antiquité ; considéré comme un service public obligatoire, il faisait partie intégrante de la vie de la cité. Son rôle était à la fois didactique et cathartique (un moyen de purgation des passions). La culture, et le théâtre en est une éminente composante, est, en ce sens, fondamentalement politique, si l’on considère que « Politique est, au minimum, ici, inséparable de la notion d’émancipation et de transformation de la réalité », pour reprendre les mots d’Olivier Neveux (Politique du spectateur). à travers le théâtre, nous pouvons faire l’expérience de la liberté, et c’est ce que nous devons chérir et protéger.
D’aucuns, j’en suis consciente, pourraient me considérer comme naïve ! Mais, faut-il le répéter ? Mes seules armes sont les mots et les spectacles, les auteurs sont les témoins et je serai la passeuse. Évidemment, je ne suis pas, et nous ne sommes pas, des Lorca, Kahlo, Picasso ou Hikmet, mais nous pouvons et devons trouver la force de dire NON à cette violence. Comment ? Et bien, déjà, en venant voir des spectacles, car notre plus grande force, c’est le rêve, l’imaginaire, les mots, l’enfance enfouie au fond de nous. C’est en ouvrant nos horizons, en inventant des possibles, en mettant des mots, reliés au sensible de la représentation, sur nos expériences du monde et des autres que nous pourrons mieux comprendre les maux qui entravent nos existences, que nous pourrons dire non et mieux vivre ensemble. Je suis mue par une obsession – mais vous l’aurez sans doute remarqué après quatre années passées ensemble – celle de proposer des spectacles qui nous amènent à sonder, scruter, questionner avec vous la société dans laquelle nous vivons. Le théâtre a ce pouvoir, non seulement, de rendre sensible (visible, audible, dicible) le réel, mais aussi de « trafiquer dans l’inconnu », pour reprendre une expression chère à Rimbaud. Habituellement, chaque saison, j’aime changer les points de vue et les axes qui guident mes choix. Mais pour la première fois, j’ai ressenti la nécessité de revenir et de m’attarder sur une des thématiques de la saison précédente. Cela répond, très certainement, à un besoin vital, celui de saisir et d’exorciser l’incompréhensible violence des hommes. Est-il nécessaire de rappeler que la violence infuse tout notre quotidien, et particulièrement aujourd’hui, avec une acuité à nulle autre pareille ? Pour tenter de l’appréhender, je veux la traquer dans toutes ses formes, car elle est tout aussi bien frontale et évidente que subtile et sournoise. En conséquence, cette année, il m’a semblé nécessaire et urgent d’inverser les rapports de hiérarchie et de dominance de mes thématiques : c’est la thématique de la violence qui irriguera les trois autres, évidemment toujours au rendez-vous (« société en maux », « corps dans tous ses états », « étranger ? »). Pour autant, je voudrais vous rassurer, même s’il est question de violence sous toutes les formes cette saison, les spectacles choisis pour vous restent des moments suspendus, à partager, pour rire, s’émouvoir, se réjouir et prendre part à la vie. Nous vous invitons, donc, à découvrir notre nouvelle sélection de spectacles. Vous y découvrirez de nouveaux points de vue, de nouvelles écritures, de jeunes artistes, des compagnies plus aguerries, venant du Grand Est, de tout le territoire national ou d’ailleurs.
Lee Fou Messica
Le théâtre se refuse à être divertissement ou exutoire. La télévision est là pour ça. Un théâtre qui serait à la fois action, et pensée de l’action. Un lieu « de catharsis et de distanciation », où les énergies contraires créent une idée du vrai. La pensée et l’émotion qui ne s’abolissent plus, mais s’épaulent l’une l’autre.
Cette saison démarre sous les meilleurs auspices puisque l’Espace Bernard-Marie Koltès – Metz a obtenu officiellement l’appellation de scène conventionnée d’intérêt national mention « art & création » pour les nouvelles écritures dramatiques fictionnelles.
Je pourrais presque croire que c’est ma quatrième saison… Après une deuxième et une troisième saison prometteuse, interrompues toutes les deux en plein élan, l’identité nouvelle de l’Espace Bernard-Marie Koltès s’est néanmoins clairement confirmée. élaborée autour de formes ou de gestes artistiques singuliers, notre saison poursuit ses 3 grandes thématiques, prétextes à aborder ensemble les sujets qui nous préoccupent, « à générer de la parole, à échanger, à éclairer, à développer son sens critique et partager des émotions »*. à l’instar de Guillaume Corbeil et Boris Cyrulnik, et au risque de me répéter, j’y ajoute le rapport à la fiction qui m’est cher car il stimule notre imaginaire, et permet d’apporter la distance nécessaire pour mieux appréhender le monde.
Cette saison 2021-22 est exceptionnelle, par la joie de se retrouver pleinement déjà, et avec cette brochure sur 18 mois : il était essentiel de reporter les spectacles qui n’avaient pas pu grandir sereinement et continuer « quoiqu’il arrive » à accompagner les nouvelles créations, parce que la mission de l’Espace Bernard-Marie Koltès – Metz est de soutenir la création et les artistes et parce que j’ai souhaité conserver la cohérence des 3 thématiques. Cette saison est également marquée par la présence, non pas d’une, mais de deux compagnies en résidence Ultima Necat avec Gaël Leveugle et Les Heures paniques avec Maud Galet Lalande dont les présences ponctueront notre quotidien et permettront de poursuivre la mise en oeuvre du projet initial de l’Espace Koltès – Metz et de ses 4 Fabriques** pour ceux qui ont suivi :
Dans le cadre de la Fabrique de spectacles, nous sommes fier.e.s d’accompagner des compagnies du Grand Est et d’inviter d’autres régions. Nous pouvons développer des fidélités tout en découvrant de nouvelles propositions. La Fabrique du spectacteur, après les actions d’éducation artistique qui ont permis de maintenir du lien pendant le confinement, prend son envol grâce aux projets fédérateurs mis en place avec la complicité des deux compagnies résidentes. La Fabrique de liens s’entretient lors des bords plateaux et autres propositions telles que les ciné-club ou les visites du théâtre, etc.
La Fabrique du savoir est elle transversale et se retrouve au cœur du process de partage qui règne au sein de l’Université de Lorraine.
Notre politique tarifaire reste inchangée grâce à l’Université de Lorraine qui s’engage pour un accès au plus grand nombre avec notamment les places à 5,99 € pour les étudiant.e.s, l’arrivée du Pass Culture, un choix d’horaires qui permettent d’enchainer un spectacle après votre journée de travail avant de rentrer pas trop tard chez vous ou de prévoir la sortie théâtre en soirée.
Retrouvons-nous le 7 octobre à 18h pour l’ouverture de saison pour découvrir les 5 lauréats du « Prix Bernard-Marie Koltès – prolonger le geste » parmi les 146 candidatures. Nous partagerons notre moisson de pépites dénichées pour vous : du méta-théâtre d’Olivier Py qui explore Hamlet en passant par un classique revisité ou un vaudeville déjanté, des textes où la musique renforce le propos, des spectacles à voir en famille, etc.
Sachez que nous avons établi un protocole sanitaire strict afin de garantir votre sécurité car le partage ne pourra avoir lieu sans prévenance et sécurité. Pour être certain de bénéficier d’une place, il est indispensable de réserver, voire préférable de vous emparer de nos nouvelles formules d’abonnements.
Nous sommes impatient.e.s de vous retrouver dès le 7 septembre à 18h avec la 1e sortie de résidence des Heures Paniques et le report du Festival Passages nouvelle version.
Lee Fou Messica (juin 2021)
L’éducation se fait par le théâtre, par des gens de théâtre, des gens de terrain, qui proposent des fictions, qui touchent les enfants. C’était la fonction du thêatre en Grèce. C’est à dire que les citoyens ne pouvaient pas quitter le thêatre après la représentation. Ils devaient en discuter parce que les comédiens mettaient en scène les problèmes de la cité et la culture ensuite était partagée, ensuite on faisait intervenir les philosophes, les politiques, les économistes, ensuite… Mais le point de départ c’était les artistes.
Après une deuxième saison prometteuse, bien qu’interrompue en plein élan, l’identité nouvelle de l’Espace Bernard-Marie Koltès s’est clairement affichée pour se confirmer : élaborée autour de gestes artistiques singuliers, notre programmation se conjugue 3 grandes thématiques.
Évidemment, ces thématiques ne sont que prétextes à aborder ensemble les sujets de la « cité*», fonction première du théâtre comme nous le rappelle Boris Cyrulnik, à générer de la parole, à échanger, à éclairer, à développer son sens critique et partager des émotions. J’ajouterai le rapport à la fiction qui sollicite notre imaginaire, sécrète du plaisir tout en apportant le recul nécessaire pour mieux appréhender le monde « réel ».
Un rapide bilan des deux premières saisons permet de mettre en lumières notamment des actions d’éducation artistique qui ont permis de créer du lien, des ponts entre les disciplines et de la pratique artistique, des jeunes gens de tous les horizons qui ont pu rencontrer le théâtre et les artistes, une politique tarifaire pour un accès au plus grand nombre et des horaires permettant la flexibilité et en récompense, un public sans cesse plus nombreux, etc. et tout ceci, c’est grâce à VOUS. Merci.
Nous repartons donc pour une nouvelle saison qui sera forcément “pas comme les autres” ; saison au cours de laquelle il sera plus que jamais essentiel de s’évader, de s’interroger, de prendre du plaisir en accueillant les gestes artistiques. Rien ne s’est passé comme d’habitude, rien ne peut et ne pourra se passer comme d’habitude – les spectacles programmés entre les mois de mars et de juin que nous avons pu reporter sur cette saison – ainsi vous ne raterez rien – une présentation « virtuelle » de notre programmation, une brochure interactive.
Au final, n’est-ce pas dans de telles situations que le spectacle est vivant, que la Culture joue son rôle essentiel. Nous nous le croyons ! Rien de tout ceci n’a entamé notre impatience et notre enthousiasme à vous revoir et à vous retrouver à partir du 22 septembre pour partager notre moisson de créations et de pépites dénichées pour vous : un opéra punk, un vaudeville déjanté, un cabaret, des seuls en scène pas si seuls que cela puisque la musique y joue un rôle à part entière, deux spectacles jeune public, une déambulation en extérieur…
Sachez que nous mettons tout en oeuvre pour vous accueillir dans le respect des gestes barrières et des règles de distanciation. Afin d’être en mesure d’appliquer les distances sociales nécessaires, nous avons réduit les jauges des spectacles. En revanche et pour que vous puissiez être certain de bénéficier d’une place, il est indispensable de réserver et même préférable de vous emparer de nos nouvelles formules d’abonnements car le partage ne pourra avoir lieu sans prévenance et sécurité.
Nous vous donnons rendez-vous le jeudi 1er octobre à partir de 18h pour le lancement de saison autour d’un moment convivial et un spectacle qui vous sera offert.
Lee Fou Messica (juin 2020)
En route pour une nouvelle saison en votre compagnie.
Une saison, déjà. Le cap est maintenu et le hub** citoyen dont j’ai rêvé prend forme : autour d’une programmation engagée avec un travail approfondi d’accompagnement de la vie artistique et culturelle (locale, régionale et nationale), l’Espace Bernard-Marie Koltès est porteur de valeurs d’éducation citoyenne et participe pleinement à l’émancipation individuelle et collective à travers les arts et la culture. A travers la culture et en particulier les écritures contemporaines parce qu’elles sont plus proches de nous – même si parfois un texte “classique” l’est plus qu’on ne le croit – il est possible de se “fabriquer” des valeurs communes, d’appréhender ce monde qui parfois nous échappe et nous semble hostile. Je vous propose de sonder notre société en nous appuyant sur des projets, des artistes qui, comme nous, s’interrogent, scrutent et provoquent.Trois thématiques rythmeront la saison :
La société en maux Dans quel monde vivons-nous ? Comment notre société, sous couvert de développement personnel, nous impose une tyrannie du bonheur, un besoin de surconsommer et un système économique anthropophage ? Comment, lorsque, pour une raison ou une autre, on ne suit pas le mouvement, tout un chacun peut être mis de côté, exclu ?
Le corps dans tous ses états Notre corps parle, s’exprime et à travers lui, la société dans laquelle nous vivons. Cette société qui dicte les normes et assujettit notre corps selon des critères esthétiques, des enjeux politiques, sportifs, ou économiques. Le théâtre, en plaçant le corps au centre de la scène, nous donne à voir des tentatives de réappropriation, dans la joie, la cruauté, l’humour ou la folie.
“étranger” C’est ici, bien souvent que germe la peur. “étranger” à soi pour commencer, “Autre”, “Différent”. Nous le sommes tous, que ce soit en voyageant à l’étranger, dans la quête de son identité ou face à “l’Autre”. Appréhender cet incontournable ontologique à travers la fiction pour (re)mettre la réalité en perspective.
L’ambition, pour ne pas dire l’obsession, à l’Espace Bernard-Marie Koltès, c’est la rencontre entre les publics, les œuvres et les artistes, l’accès à la culture pour tous : un théâtre où se retrouver, se parler, réfléchir, dialoguer, construire… avec des partenaires de tous horizons et proches ou éloignés du théâtre : jeunes et moins jeunes, étudiants ou retraités, salariés ou demandeurs d’emploi, citadins ou ruraux, amoureux du théâtre ou non, chacun.e est le ou la bienvenu.e à l’Espace Bernard-Marie Koltès.
Lee Fou Messica (mai 2019)
Faire penser ceux qui ne pensent pas, faire agir ceux qui n’agissent pas, faire des hommes et des citoyens car il s’agit d’instruire les ignorants et de convertir les indifférents.
L’esprit de l’Espace Bernard-Marie Koltès
A l’automne 2018, l’ Espace Bernard-Marie Koltès – Théâtre du Saulcy entamera sa mue pour devenir un carrefour, un « hub » citoyen, au cœur du campus du Saulcy et au cœur de la cité, au rayonnement national autour des écritures contemporaines. Pour moi, prolonger l’aventure de cet espace, c’est le considérer comme le cœur d’un processus de fabrication du citoyen ; c’est en faire l’outil, le catalyseur d’un campus entièrement dédié à la Culture portant les valeurs de l’Université de Lorraine. Le théâtre est là pour réagir, dénoncer, expliquer… pour bousculer, mobiliser, sensibiliser, éclairer (au sens du siècle des lumières) le citoyen/spectateur que nous sommes et le rendre libre. Il n’y a de liberté que celle du citoyen éclairé, d’égalité que celle de l’accès – au savoir, à la culture, aux soins, etc… Ne nous leurrons pas : économiquement, socialement, physiquement, nous ne sommes pas égaux – en revanche, à travers la Culture, nous pouvons l’être. La fraternité se situe au-delà des différences qu’il nous faut apprivoiser, appréhender et dépasser. Je veux faire de l’ Espace Bernard-Marie Koltès un lieu de ralliement, ouvert et résolument tourné vers tous les publics : je veux solliciter la petite flamme qui est en chacun de vous, stimuler votre curiosité pour que se révèlent de grandes motivations ; au-delà de la participation à un événement, je veux transmettre à tous mon goût du partage et à chacun la notion de l’engagement et ainsi mettre en valeur chaque individu dans un processus créatif quel qu’il soit. Malgré les signes d’anémie que montre notre démocratie, il existe heureusement des bastions de résistance…. L’ Espace Bernard-Marie Koltès en fait partie. Il sera un lieu de parole et de pensée, d’exploration de l’être, de l’âme, de soi et de l’autre où la poésie sera placée au cœur de la réflexion. On y apprendra, on tentera de comprendre le monde, on sera touché, ému… On vivra.Lee Fou Messica (avril 2018)
Au cœur du campus messin, l’Espace Bernard-Marie Koltès (EBMK) – Théâtre du Saulcy fête sa vingtième année d’existence. Vingt années de rencontres qui ont permis à ce théâtre, modèle original par son format et son fonctionnement, de contribuer à la création artistique en accompagnant les étudiants et les compagnies locales. Avec l’arrivée de la nouvelle directrice artistique, Lee Fou Messica, cette nouvelle saison s’annonce plus que jamais ouverte sur le territoire : dans la philosophie du projet culturel de l’Université de Lorraine, nous avons l’ambition de faire de l’EBMK un lieu culturel incontournable de la région Grand-Est, que ce soit pour y faire se rencontrer les publics et les artistes, mais aussi pour partir à la rencontre des citoyens dans des établissements scolaires ou des lieux culturels. L’EBMK, porteur de valeurs d’éducation citoyenne, d’ouverture et de partage, donne plus que jamais rendez-vous à tous les curieux. Nous vous invitons à venir apprécier cette programmation originale autour des écritures contemporaines et souhaitons à l’ EBMK au moins vingt prochaines saisons florissantes.Pierre Mutzenhardt Président de l’Université de Lorraine Laurence Canteri Vice-Présidente du Conseil de la Vie Universitaire