Hamlet – Variations (titre provisoire)

Monter Hamlet, pour notre compagnie qui est tournée vers les écritures d’aujourd’hui, c’est poser la question de la tradition théâtrale et de sa réappropriation. C’est demander pourquoi Ophélie est bâillonnée, par la situation, par les règles, par l’auteur et son siècle. C’est affirmer qu’aujourd’hui, Ophélie peut parler. C’est donner une place centrale à cette figure féminine malmenée, une parole de résistance et de conscience obstinée.

En entrant dans l’espace, chaque spectateur se voit confier un casque audio. Plongés dans la cour du Roi Claudius et de ses drames, dans un dispositif numérique innovant et immersif, les spectateurs suivront le déplacement des fantômes de ce mythe, comme s’ils rôdaient tout près d’eux. Le fantôme du Roi assassiné se baladera alors juste derrière la nuque du spectateur, dans son dos, au plus près de sa perception, comme si ces spectres parlaient à son oreille, entrant dans son intimité.

Sur la scène, deux comédiens, Amandine Truffy et Valéry Plancke, porteront cette histoire qui va se raconter une nouvelle fois, conformément au vœu final d’Hamlet. Devant nous, ils s’animent, parlent, échangent. Dans les casques, le public entend se mêler les voix des comédiens live et celles des autres personnages de notre histoire, donnant la sensation que les comédiens sur scène s’adressent à des fantômes avec lesquels ils conversent, se battent, s’affrontent. Ces figures absentes que le spectateur ne verra jamais sont pourtant bien là, au creux de leurs oreilles.

Cie Pardès rimonim