Tarif
- 5,99 à 18,99€
Date
- samedi - dimanche 18 - 19 mai
- Expired!
Le quatrième mur, c’est ce qui empêche le comédien de baiser avec le public. Une façade imaginaire, que les acteurs construisent en bord de scène pour renforcer l’illusion. Une muraille qui protège leur personnage. Pour certains, un remède contre le trac. Pour d’autres, la frontière du réel.
Résumé
Paris, 1974. Elle, étudiante en histoire, militante activiste pro-palestinienne et férue de théâtre, fait la connaissance de Sam, grec et juif ayant fui la dictature des colonels après l’avoir combattue.
Sam a un rêve : monter Antigone d’Anouilh sur la ligne de démarcation qui sépare Beyrouth, avec des acteurs de toutes les confessions en conflit durant la guerre civile libanaise (1975-1990). Gravement malade, il demande à son amie de poursuivre son utopie.
La jeune femme arrive avec sa belle idée de paix, face à des hommes et des femmes qui se haïssent mais acceptent de la suivre dans son projet sans jamais cesser de l’interroger sur ses motivations et sa connaissance de la guerre, chaque comédien s’emparant de la figure d’Antigone pour dire ce qu’il pense du Liban.
distribution
Texte
SORJ CHALANDON
Adaptation & mise en scène
JULIEN BOUFFIER
Scénographie
EMMANUELLE DEBEUSSCHER & JULIEN BOUFFIER
Création vidéo
LAURENT ROJOL
Avec
YARA BOU NASSAR, NINA BOUFFIER, ALEX JACOB, VANESSA LIAUTEY
Mot du metteur en scène
A quoi ressemble un druze ? Une palestinienne ? Un chiite ? Un phalangiste ? Un Sunnite ? Un maronite ? Ma bonne conscience de gauche devait pratiquer le délit de facies sur des personnes qui vivaient au même endroit mais qui avaient pour différence leur croyance religieuse. L’arbitraire choix de Sorj Chalandon pour constituer sa petite troupe et de faire se confronter un Créon phalangiste à une Antigone palestinienne qui est arrêtée par des soldats chiites et qui tombe amoureuse d’un Hémon druze est très conceptuel. C’est une bonne idée dramaturgique. Mais comment fait-on pour donner un visage à cette idée ? Vous me direz que pour chaque texte, c’est la même chose.
Que ce soit pour le théâtre ou le cinéma. Sauf qu’ici, la fiction de Chalandon s’appuie sur une histoire récente brutale à partir d’événements qui se sont réellement éroulés. […] Mon voyage était pavé de bonnes intentions qui s’effritaient dès que je mettais un pas devant l’autre. J’aurais été beaucoup plus serein si j’étais resté en France en lisant des livres sur l’histoire récente libanaise. Venir à Beyrouth, c’est prendre le risque d’être pris pour un orientaliste et ce n’est pas un compliment dans leur bouche.
C’est la preuve s’il en fallait encore une qu’une vérité n’est souvent liée qu’à la place du viseur par lequel on prend notre photographie : une histoire de point de vue. [… ]
Julien Bouffier