
IVRESSE POÉTIQUE #9
William Seward Burroughs / Marc Baron / Gaël Leveugle
CATÉGORIE
Ivresse poétique
ÂGE
14 ans
DURÉE
1h + échanges
DATES
28 février
HORAIRES
Vendredi 18h
William Seward Burroughs (1914 - 1997) c’est tout un truc.
« Odeurs-fusées au dessus des lagons huileux - flocons argentés tombent dans un dédale de photos porno - banlieues d’une ville-ventouse - Odeurs de capotes anglaises vides, excréments, poussière noire - pantalon loqueteux jusqu’aux chevilles »
Il a tué sa femme en foirant un jeu de Guillaume Tell qu’ils faisaient ensemble. Il défendait la possession d’armes individuelles, ne serait-ce que parce que les flics, eux, en ont. Il était junky, éduqué, homosexuel, ou plutôt queer selon le sens à son époque de ce mot, qu’il sort de désuétude dans les années 50. Il portait la plupart du temps des costumes trois pièces. Il a fréquenté les beatniks sans en être, le New York de Warhol sans en être, Throbbing Gristle, sans en être. Il apparait dans Drugstore Cowboy de Gus Van Sant Il a résidé au « Beat Hotel », rue gît le coeur à Paris, en même temps que Bryon Gysin. Ils ont inventé ensemble le Cut-Up. Il est à la fois seul, unique en son genre, et relié à toute la vitalité créatrice américaine de la deuxième moitié du vingtième siècle. En somme, il est capital.
La Machine Molle est un livre majeur, en partie écrit selon la méthode du cut-up. Il aura directement inspiré différents artistes du XXe siècle tels que David Bowie ou David Allen. Le cut up, s’il date de plus de 50 ans maintenant, amène toujours cette question dans la création artistique : pourquoi l’art organise-t-il narrativement, compositionnellement, structurellement toujours majoritairement une idée de linéarité de la vie, alors que notre relation au monde, elle, est faite de mille choses qui s’entrecoupent, se superposent, se supercoupent et s’entreposent les une dans les autres ?
William Burroughs n’est pas un enfant de coeur, mais il réduit en miettes le petit bruit de la radio qui nous raconte le monde tel qu’il voudrait qu’on l’entende. Alors oui, c’est raide, libérateur et ça a certainement plus d’humour qu’une sitcom baveuse.
Les ivresses poétiques
Une ivresse poétique est un récital consacré à l’oeuvre d’un·e poète·sse, ou à un répertoire poétique cohérent, exécuté en direct devant le public, par un·e musicien·ne et un·e comédien·ne réuni·es spécialement pour l’occasion.
Ce sont des formats courts, des miniatures d’une heure environ, dont le rapport et l’allure sont celles d’un petit concert de musique de chambre. Au dispositif simple et franc des interprètes et de leur instrumentarium, s’ajoute un dispositif d’éclairage léger, visant à favoriser l’écoute des spectateurs. L’expérience est dans la performativité du poème.
La partition musicale et la performance vocale font l’objet d’une création spécifique à chaque programme de textes choisis (chaque récital). Ces derniers sont produits par la compagnie de théâtre Ultima Necat, en partenariat avec l’Espace Koltès scène conventionnée d’intérêt national de Metz, et sont portés à son répertoire.
Distribution
Texte d’après La Machine molle de William S. Burroughs
Bandes magnétiques Marc Baron
Voix traitées Gaël Leveugle
Production
Ultima Necat (Grand Est)